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An excerpt


Lâché Libre
 

Quand je parvins à l’aérodrome, la cantine était fermée, l’endroit complètement désert. J’utilisai les toilettes, puis j’allais me promener vers les hangars. Parce qu’on avait eu besoin, cet après-midi-là, de faire de la place pour un planeur de passage, après ma leçon j’avais garé l’avion de Gérard à l’extérieur, près des pompes à essence. Je décidai alors, de m’asseoir dans le poste de pilotage, et peut-être de m’y endormir.

Comme d’habitude, les clefs étaient dissimulées sur le pneu de la jambe droite, à l’intérieur du carénage de la roue. J’ouvris la bulle de plexiglas et je m’assis sur le siège du passager avant. Je fus saisie par l’odeur de similicuir, des cadrans et des jauges. C’était mon monde. Mon nouveau monde. Mais en même temps, je voulus m’étirer pour être plus à l’aise. Pour la première fois, je me rendis compte à quel point un poste de pilotage pouvait être minuscule et exigu pour un usage autre que le pilotage.

Je grimpai sur le siège arrière et j’essayai de me recroqueviller, mais ce n’était pas du tout confortable. La seule possibilité qui me restait fut de m’asseoir par terre, le dos contre la porte du hangar. J’optai pour cette solution et je pris un des gilets de survie de l’avion que j’utilisai en guise de coussin.

Mais je fus bientôt fatiguée par la position assise et je m’allongeai avec le gilet de survie sous la tête. Merde, que c’était inconfortable ! Mais c’était encore mieux que d’aller à la maison et me retrouver en tête à tête avec mon père, surtout maintenant qu’il avait perdu Tara, et qu’il s’était comporté en parfait idiot vis-a-vis d’une Mimi Pinchot complètement  ruinée.

Au fil des heures, la nuit devint plus froide et plus humide. Au bout d’un moment, je décidai d’enfiler le gilet de survie pour avoir plus chaud, et d’en sortir un autre de l’avion pour l’utiliser comme oreiller. En cherchant le deuxième gilet, je découvris le volume des Essais d’Emerson que j’avais égaré. Ah, bon. Juste quand j’avais besoin d’un deuxième oreiller…

Je m’allongeai sur le béton, mais je fus incapable de dormir. Mes pensées vagabondaient. Dans moins d’une semaine j’aurai dix-huit ans, légalement je serai adulte. Papa ne pourra plus m’obliger à retourner aux Etats-Unis. Maman ne se fera probablement pas de souci si je reste en France.  De toute façon, elle ne touchera plus sa pension alimentaire après mon dix-huitième anniversaire. Comme elle n’aura plus à s’occuper de moi, elle pourra quitter la maison, épouser éventuellement Marty et emménager avec lui.

Je m’endormis juste un peu avant l’aube. Quand je me réveillai, les étoiles et la lune avaient disparu et le ciel commençait à s’éclairer. Un nouveau jour. Comment l’affronterai-je ? Si seulement Gérard avait été là pour me serrer dans ses bras. Pourquoi devrais-je quitter la France, alors que nous commencions seulement à mieux nous connaître?

Allais-je vraiment partir ? Est-ce que j’étais sérieuse lorsque je disais que j’allais rester ? Après tout, même si je pouvais demander à Libby de me louer la chambre d’Anna, arriverais-je à gagner ma vie en écrivant des articles dans des magazines ? Je n’avais jamais écrit le moindre article, et encore moins vendu un seul ! Je n’étais même pas pilote, je n’avais pas volé en solo. Je n’avais rien fait de particulier, je n’avais aucune connaissance particulière en quelque domaine que ce soit, et je n’avais jamais vraiment rien réussi, alors sur quoi allais-je écrire ?

Ce qui était clair, c’est que malgré toutes les heures passées dans le Bijav et le Jodel, je n’étais nullement prête à voler toute seule. Mes décollages et mes atterrissages avec le Jodel étaient épouvantables. Que signifiait « refuser le sol » ? Peut-être cela avait-il une signification plus précise en français qu’en anglais ?

Ma confiance en moi était nulle. Pourquoi ne pouvais-je rien comprendre ? Quelqu’un d’autre avait-il rencontré autant de problèmes que moi pour apprendre à voler ?

Je me relevai avec difficulté et je me dirigeai vers l’avion. Il était posé dans la lumière matinale du lever du jour comme une petite grenouille accroupie par terre. Avion stupide ! Pourquoi je ne parviens pas à te faire voler ? Anna apprendrait probablement à voler avec toi en dix minutes ! Elle est courageuse et manque totalement d’imagination. Elle aimerait sans doute les décrochages et les auto-rotations.

Je grimpai sur l’aile, étendis mon gilet de survie couvert de rosée sur le siège arrière pour le faire sécher, puis je m’installai sur le siège du pilote. J’allongeai mes pieds sur les pédales de direction et je pris le manche à balai dans ma main. Bon. Disons que si je voulais m’envoler maintenant, que ferais-je ?  J’ouvrirais les gaz, je gagnerais de la vitesse, et alors…

Puis soudain, comme Gérard me l’avait dit, un jour viendrait où la lumière éclairerait mon cerveau. Bien sûr ! Au fur et à mesure que l’avion gagnerait de la vitesse, les commandes deviendraient plus fermes. Quand je sentirais qu’il y aurait suffisamment de résistance, je pousserais le manche en avant et la queue de l’avion quitterait le sol. Je continuerais à rouler sur les roues avant, jusqu’à ce que j’aie atteint la vitesse de décollage, puis je tirerais sur le manche, et voilà ! Je volerais !

Décoller était si simple. Pourquoi ne l’avais-je pas compris plus tôt ? Et l’atterrissage ? Aussi facile ? Je n’avais jamais réellement pris le temps de m’occuper de cela auparavant. J’étais toujours pressée. Je sautais dans l’avion et j’attendais que tout me soit expliqué, sans essayer de comprendre moi-même.

Bon. Imaginons que je sois en vol, et que je veuille atterrir. Je descends, je descends… mais maintenant comment puis-je atterrir sans toucher durement le sol ?

« Refuse le sol. » Bien, mais qu’est-ce que cela veut dire ?

En me posant une nouvelle fois la question, je déplaçai les commandes, et je m’imaginais à quelques mètres au-dessus du sol.  Puis…soudain une autre lumière s’alluma dans mon cerveau. Refuse voulait dire retenir. Retenir le manche en arrière. Au lieu d’essayer d’atterrir, essayer de ne pas atterrir. Refuse le sol…refuse le sol…. Fais en sorte que le sol vienne à toi.

Oh, super ! Pas de problème ! Je savais maintenant comment décoller et atterrir en Jodel. J’étais donc prête à voler en solo !

Je regardai ma montre. Zut ! Il était seulement cinq heures trente du matin. Je devrais attendre au moins cinq ou six heures avant que Goudron n’apparaisse. D’où je me trouvais, je pouvais voir là-bas, à côté de la piste mistral, la maison de Goudron et de sa femme, où sûrement ils dormaient encore. Si seulement j’avais pu marcher jusque là-bas, le sortir du lit, et l’obliger à me lâcher en solo ! Je deviendrais folle à l’attendre six heures ! Et le pire de tout c’était que, quand Goudron arriverait, ce sale type refuserait de me lâcher en solo !

Je poussai un soupir. Il me fallait prendre patience. Avoir encore plus de patience. Si seulement il y avait un moyen de passer le temps, de lire quelque chose…

Alors je me suis souvenue : Emerson ! Quelle chance ! Je pris le livre et trouvai « Self Reliance », l’essai sur l’autosuffisance qui allait changer ma vie. Parfait. Il était temps que ma vie change. Je feuilletai les pages et je m’arrêtai pétrifiée sur cette phrase :

« Trust thyself. Every heart vibrates to that iron string

Ayez  confiance en vous. Vraiment ? Confiance en moi ? Cela ne signifiait pas que je doive avoir confiance en mon père ou en Goudron. Je devais avoir confiance en moi et en moi seule. Pas de miracle si je n’arrivais pas à apprendre à voler. J’avais attendu, j’avais voulu, que Goudron ou quelqu’un d’autre fasse voler l’avion pour moi, soit en étant à mes côtés pour plus de sécurité, soit en me disant ce que je devais faire exactement.

« Croyez en vous-même ». D’accord. Je vais essayer. Il ne dépendait que de moi d’être lâchée en solo avant de quitter la France.

Je posai le livre et je trouvai la clef de l’avion dans la poche de mon chemisier. Je l’introduisis dans le démarreur et je m’écriai : « Personne devant ! » Il n’y avait personne nulle part. Tant mieux. Si quelqu’un avait vu ce que j’allais faire, surtout Goudron, j’aurais été interdite de vol pour la vie entière !

Après avoir mis les gaz, je tournai la clef et l’hélice se balança lentement, une fois, deux fois, hésita, puis rugit. Immédiatement je réduisis les gaz, en espérant garder le moteur aussi silencieux que possible afin de ne pas réveiller Goudron.

Mais quelle différence y aurait-il ? Même s’il entendait l’avion décoller, il n’imaginerait jamais que je puisse être aux commandes. Ce ne pouvait sûrement pas être Ariel-la-lâche, toute seule dans le poste de pilotage.

Je roulai jusqu’à la piste, et je fis la check-list. Mais il me vint à l’esprit que je n’avais pas fait la visite prévol. Au cas où de l’humidité ou de la condensation se seraient infiltrées dans le carburant, l’avion pourrait s’écraser au décollage. Zut ! Purger le réservoir d’essence voulait dire arrêter le moteur et augmenter le risque que Goudron m’entende quand je redémarrerai.

Pas question que je prenne ce risque. Si je me tuais, ce serait la preuve que j’avais été trop stupide et imprudente pour être pilote. La race humaine s’en trouverait améliorée par la disparition des gênes stupides que j’aurais pu transmettre à mes enfants et petits-enfants.

J’alignai l’avion pour décollage. Personne en vue nulle part. Je relâchai le frein à main et poussai la manette des gaz. Le moteur rugit. Plein gaz !

L’avion avança. Je laissai la vitesse augmenter, puis j’essayai de tirer doucement le manche en arrière. Rien. Je réessayai encore. Encore rien. Quelque chose n’allait pas, quelque chose que je n’avais pas prévu. La terreur me gagna de nouveau. Mes mains et mes pieds n’arrêtaient pas de trembler. Je devais annuler le décollage ! Je devais arrêter l’avion.

Seulement, c’était trop tard. La plus grande partie de la piste était déjà derrière moi. En coupant le moteur, je ne ferais que m’écraser contre la clôture.  Pas le choix, je devais décoller !

Mais, comment faire ? Je n’arrivais pas à m’en souvenir. Ah, oui , il fallait soulever la queue en poussant le manche. Mais l’avion était presque à la vitesse du décollage et la queue touchait encore le sol ! Les mains humides et tremblantes, je poussai le manche. La queue se souleva d’un mouvement si rapide et exagéré que l’hélice toucha presque le sol. Déséquilibrée, à une vitesse déjà bien supérieure à celle qu’exige le décollage, je serrai le manche d’une main tremblante et tirai vers l’arrière. L’avion bondit en l’air comme un ballon qu’on aurait lâché.

Qu’avais-je fait ? Trop haut, trop loin, j’allai décrocher. Effrayée, je repoussai le manche vers l’avant, mais il résistait. Je poussai plus fortement et l’avion poussa un rugissement de protestation terrible, donc j’abandonnai mes efforts et le laissai monter comme il voulait. Je ressentais des piqûres douloureuses sous les aisselles. Je n’étais vraiment pas prête à voler en solo, mais il était trop tard pour m’en inquiéter maintenant.

Pendant ce temps, je m’élevais encore, prenant de l’altitude en même temps que le soleil. Je jetai un coup d’œil rapide sur l’altimètre. Oh, non ! Il augmentait aussi. L’avion avancait vers la côte, vers la pleine mer.  Il fallait que je redescende et que je fasse demi-tour. En continuant à grimper ainsi, j’entrerais dans l’espace aérien réservé aux avions de ligne à l’approche de l’aéroport de Nice.

Pourquoi avais-je fait tout ceci ? Etais-je devenue folle ? Je n’avais jamais violé aucune loi jusqu’à présent, et je ne m’étais jamais mise en danger mortel. Mais maintenant j’étais sûre que j’allais mourir.

Il fallait à tout prix que je mette l’avion en palier et que je fasse demi-tour. Mais le manche me résistait encore. Soudain je compris pourquoi : j’avais oublié d’ajuster le compensateur ! La main tremblante, je plaçai la petite manette en avant en poussant le manche, et voila ! l’horizon s’éleva.

Bon. Maintenant je volais tout droit et en palier, mais le bruit du moteur était effrayant. Je ne parvenais à me souvenir si je l’avais déjà entendu comme ça. Ou alors, me paraissait-il aussi bruyant uniquement parce que j’étais seule à bord ?

« Manche et palonniers, conjuguez ». La voix de Goudron me disait comment tourner. Bien, bien. Mais comment déplacer le manche et les palonniers quand vos mains et vos pieds tremblent, sont paralysés et flasques ? Je n’y arrivais pas.

Désespérée, je fis appel à tout mon courage. Avec mon genou et ma hanche gauche je poussai mon pied mou sur le palonnier gauche. La pédale grinça, l’avion  tourna vers la gauche, l’horizon partit vers la droite. Cinq degrés, dix degrés, mais la bille restait bloquée dans un coin. Est-ce que j’avais plus peur d’incliner l’avion sur le côté que de déraper vers ma propre mort ?

Hurlant de peur, ma main molle sur le manche, je le poussai avec mon genou droit. Enfin le manche se déplaça vers la gauche et la bille glissa sagement vers le milieu.

J’avais donc réussis à manoeuvrer l’avion, à monter et à tourner. Quand je fus face à l’aérodrome je me rendis compte que je ne portais pas de casque d’écoute radio. Cela expliquait pourquoi le moteur me semblait aussi bruyant. Qu’avais-je encore oublié ? Je parcourus le tableau de bord. Oh Seigneur ! L’aiguille du compte-tour était dans le rouge. Je n’avais pas réduit la puissance du moteur quand l’avion s’était trouvé en palier. C’est pourquoi mon pauvre moteur hurlait !

Je réduisis vite les gaz. A mon grand soulagement le niveau du bruit s’atténua considérablement. Mais qu’avais-je encore oublié ? Oh, si seulement je pouvais parquer l’avion quelques minutes pour réfléchir. Mais pas moyen. Puis, soudain un nouveau danger ! Une montagne droit devant moi qui avançait comme une tapette tue-mouches vers mon minuscule avion.

Dans un instant elle me frapperait, et je mourrai, et personne ne saurait jamais que Ralph Waldo Emerson serait la cause de ma mort. « Trust thyself » ? Avoir confiance en soi-même ? J’avais eu trop confiance en mon véritable moi, mais aussi en mon mauvais moi, et maintenant mes deux moi allaient mourir.

Puis je m’aperçus que la montagne n’était pas aussi près que je l’avais pensé. J’avais encore quelques minutes à vivre. Le village de Fayence apparut sur ma droite. La mouche humaine, qui était incapable de s’arrêter, allait le survoler. Les yeux de la mouche regardèrent les toits rouges et les rues étroites en bas. Puis, quand l’aile droite vint cacher le village, les yeux se tournèrent vers le prochain village, Seillans, et vers notre maison.

Je parcourus les collines. C’était là ! La maison ! Je pouvais voir la camionnette blanche garée dehors. Papa devait être dans la maison. Soudain, tout me revint : l’attaque du chien, Tara blessée dans les bras de Simon, la clinique, papa et Mimi. Anna et Lou-Lou.

Mais comme tout était calme et paisible vu d’ici. Comme tout était petit et insignifiant. Nos champs de bataille : ces routes et ces chemins minuscules, étaient tranquilles. La nuit était passée sur la terre, sur les gens qui reposaient dans leurs lits.

Comme j’aurais souhaité moi aussi reposer paisiblement sur mon lit. Mais il me parut improbable que je puisse m’y retrouver un jour. Je m’imaginais avec le Jodel écrasé dans un champ, entendant le hurlement des sirènes du village qui appelaient les pompiers volontaires qui buvaient leur café au lait. Gérard viendrait de la base survoler l’épave…

Alors je me souvins. Oh, zut ! C’était l’avion de Gérard. J’allais détruire son avion. Est-ce que son assurance couvrirait un vol illégal ? Probablement pas.

Il ne fallait plus faire de bêtises. Je devais ramener le Jodel intact. Si personne ne pouvait me venir en aide, je devais le faire toute seule.

Sans même penser à ce que je faisais, je fis tourner l’avion en direction de l’aérodrome. « Manche et palonniers, conjuguez ». L’entraînement prit alors la relève à mesure que l’imagination s’enfuyait. Mes pieds et mes mains faisaient le travail qu’ils avaient appris. « Manche et palonniers, conjuguez. » Peut-être allais-je survivre après tout !

Il était toujours très tôt. En approchant du terrain d’aviation, je ne vis personne à terre. Aucune voiture, pas un homme, pas même Goudron. Sous le vent arrière je fis la check-list avant l’atterrissage : vitesse réduite, mélange du carburateur sur plein riche, pompe électrique sur marche, aérofreins….

Quand soudain mon cœur se mit à cogner ! Près de la piste il y avait un homme. Il ressemblait un peu à …mais ce ne pouvait pas être Goudron. Non, pas Goudron. Le chef pilote m’aurait regardé en agitant son poing ! Cet homme-là marchait en cueillant des fleurs sauvages, et ne faisait pas attention à moi.

Quand je fus en étape de base, l’homme n’avait toujours pas regardé dans ma direction. Bon. Je l’oubliai. j’oubliai tout …

Et puis, soudain, sans même penser à l’atterrissage, le Jodel tourna, et s’aligna dans l’axe de la piste. Une main – la mienne – tira sur les aérofreins. Courte finale…passage au-dessus du grillage…   

« Refuse le sol », disait une voix dans ma tête. Je tirai doucement sur le manche et je remis les gaz pour ne pas décrocher... « refuse » l’avion descendait lentement…  « refuse »…je dosai avec soin le manche et la manette des gaz… « refuse »…

Alors ce fut le miracle : la terre monta comme une large paume et doucement accueillit le Jodel. Les trois roues touchèrent en même temps le sol.  Je tirai sur le frein à main. L’avion ralentit, puis s’arrêta.

J’avais réussi ! J‘avais ramené l’avion sans dommage ! La vraie moi était saine et sauve et bien vivante en France !

Poussant la manette des gaz, je fis tourner l’avion vers le haut du terrain. Mais soudain, l’homme qui cueillait des fleurs le long de la piste s’arrêta, se tourna vers moi et leva la main. Zut ! C’était bien Goudron. Je freinai et j’arrêtai l’avion.

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